Je suis arrivé au Cercle, à 17 ans, en marchant dans les pas de mon frère aîné Max, sans rêver à un destin de champion. Enfants, nous avons appris à nager avec notre maman, maître-nageuse près de Lyon. Max a rejoint le Cercle le premier et je venais souvent le voir pour les vacances. Il dormait sur place car il a été gardien du club. C’est Romain Barnier, notre directeur sportif, qui me convainc de venir nager ici moi aussi. Je débarque, bac en poche, avec un niveau de natation moyen. Dans les allées, tout le monde m’appelle Mini-Max. J’intègre le groupe « La Relève », avec des jeunes de tous horizons, encadré par Julien Jacquier. Notre objectif ? Se hisser au niveau du groupe Elite. Je nage près de 10 fois par semaine dans une ambiance à la fois très pro et bienveillante.
Rapidement la natation prend toute la place dans ma vie. Je sens que je progresse et je réalise le travail qui s’accomplit au CNM. À mes premiers championnats de France Jeunes, on fait le plein de médailles, j’arrive 3ème aux 100m brasse. C’est une sensation incroyable. Avec mon nouvel entraîneur Mathieu Burban, je commence à nager sur 200m et physiquement je progresse encore. C’est ce qui me permet de remporter le 100m brasse aux Championnats de 2016 et de décrocher ma qualification pour les Jeux de Rio. C’était plutôt inattendu et je sens que certains doutent de ma légitimité. Je m’interroge aussi, victime du syndrome de l’imposteur. Je pense sérieusement à tout arrêter mais je décide finalement de prouver à ceux qui doutent de moi que je n’ai pas volé ma qualification. J’adopte aussi un nouvel équilibre de vie en reprenant mes études de biologie. Avec 50% de temps au Cercle et 50% sur les bancs de fac, je respire et retrouve l’envie de nager. Je confirme mon niveau avec de nouveaux records en 2018 jusqu’à ma blessure à l’épaule qui m’oblige à m’éloigner des bassins… Après une longue pause, je recommence aujourd’hui à m’entraîner avec en tête la qualification pour les Jeux de Tokyo en juillet prochain. J’espère nager toujours plus vite car aller chaque fois un cran plus loin dans la performance c’est quelque chose d’extraordinaire.